Lectures : 1ère lecture :
Dt 8, 2-3. 14b-16a
2ème lecture :
1 Cor 10, 16-17
Évangile : Jn 6, 51-58
Bien chers frères et sœurs,
On
le sait tous, nous vivons dans une société dite “de consommation” et on nous
incite à acheter, à consommer, à nous gâter... Mais malgré notre désir de
consommer, il ne demeure pas moins vrai que nous restons toujours des êtres insatisfaits.
Le
« Pain » en hébreu est synonyme de nourriture. Il est symbole de vie. En tant
qu’être vivant, l’homme doit entretenir la vie que Dieu lui a donnée. Ainsi, se
nourrir, c’est vivre, se régénérer, se donner les moyens de grandir et de s’épanouir.
Par conséquent, il faut nourrir son corps qui, ne l’oublions pas, est très
précieux puisqu’il est le temple de l’Esprit. C’est pour cela que dès
l’origine, l’être humain reçoit la mission de cultiver la terre, afin de manger
le pain obtenu par son travail. Mais l’être humain n’est pas juste un corps à
nourrir. Créé à l’image de Dieu, il est appelé à entretenir cette image, qui en
fait, symbolise pour lui la vie de l’esprit.
Dans
le passage sur le “pain de vie” que la liturgie de la Parole nous propose
aujourd’hui, nous arrivons au point
culminant du discours de Jésus sur la montagne. Il ne s’agit plus ici de
participer à un repas quelconque. C’est une invitation à nous unir intimement à
Jésus qui est lui-même nourriture et breuvage. C’est lui le Pain Vivant qui
descend du ciel. Communier au corps et au sang du Christ nous divinise et nous
ouvre à une dimension d’éternité.
En
effet, en disant : « Je suis le pain vivant descendu du ciel… Si quelqu’un
mange de ce pain, il vivra éternellement », Jésus s'est exposé à
l'incompréhension et au rejet de ses auditeurs. "Comment cet homme-là
peut-il donner sa chair à manger?" La "folie" de ce Don singulier
est en effet un défi pour la raison humaine, et une réalité difficile à saisir
aussi bien pour les Juifs de cette époque que pour nous aujourd’hui. En se
donnant à nous comme nourriture et breuvage, le Christ nous donne le goût de
nous débarrasser de tout ce qui est superficiel, de ce qui nous renferme sur
nous-mêmes.
N'oublions
pas que les moments les plus heureux sont ceux où l’on se met au service des
autres, où l'on se dévoue et où l'on est généreux de son temps, de sa personne.
Partager son pain avec le prochain est un geste éloquent qui nous rappelle le
sacrifice de Jésus Christ. Paul dans la deuxième lecture interpelle vivement la
communauté de Corinthe sur le scandale de l’individualisme et de l’enfermement
sur soi. Pendant que les uns ont faim, les autres font bombance. Il en appelle
à la pratique du don du Christ : partager le même pain et boire à la même
coupe. Cela doit évidemment instaurer un nouveau type de relations entre tous
les participants.
Concrètement,
après avoir communié au corps et au sang du Christ, nous ne pouvons pas sortir
de l’église pour nous replonger dans le monde comme si rien ne s’était passé.
Quelqu’un vit désormais en nous qui nous donne le goût de vivre. Si l’être
humain refuse d’accueillir et de manger cet aliment de développement spirituel
et intérieur, il se dessèche et dépérit. Vivre de l'Eucharistie, c'est avant
tout vivre dans l'alliance.
Manger
la chair du Christ et boire son sang, c'est sceller une alliance avec lui. Cette alliance est
tellement intime que le croyant vit alors "par" le Christ, tout comme
le Christ vit "par" le Père. Elle met en chacun de nous sa vie et son
Esprit. Elle fait de nous les membres de
son corps. En cette fête du grand don, osons procéder à une petite
introspection en essayant de voir comment nous pourrions mieux donner à boire
et à manger à l’être spirituel qui sommeille en nous, mais aussi à tous ceux et
celles qui cherchent à rencontrer Jésus Christ, source de la vraie vie.
Sébastien Bangandu, a.a.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire